La socialisation du chiot.
- Kathy
- 14 janv.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 févr.
Qui n'a pas entendu parler de la phase de socialisation ?
Et pourtant il reste quelques malentendus à son propos, c'est ce que nous allons éclaircir ici.

Dans le développement du chiot, cette période est une toute petite fenêtre dans la vie du chien, comprise entre la 5ᵉ et la 16ᵉ semaine environ, durant laquelle le chiot va « socialiser ». Chez les grandes races, elle dure légèrement plus longtemps que chez les petites races de chiens.
Durant cette période, il va apprendre à être un chien, à interagir avec ses congénères de la bonne manière, mais aussi se familiariser avec différents environnements et différentes espèces animales (dont les humains, de tous les âges), apprécier les manipulations et apprendre à partager.
Passé l’âge de 4 mois, la fenêtre se referme et les apprentissages en lien avec la socialisation se font alors beaucoup plus lentement. Il est donc important de profiter de cette petite fenêtre qui nous permet d’apprendre à notre chiot à être un chien et à être bien dans ses pattes.
Les chiots peu ou mal socialisés peuvent développer des problèmes de comportement à l’âge adulte ; l’intervention d’un spécialiste en comportement canin s’avère alors souvent nécessaire pour désensibiliser et réhabiliter le chien selon des protocoles précis, établis sur plusieurs semaines ou plusieurs mois, selon les cas.
C’est pourquoi il est si important d’offrir à notre chiot une socialisation dans les règles de l’art, afin de nous épargner mille et un tracas par la suite ! C’est aussi la raison pour laquelle les cours d’éducation canine existent et sont si importants !
Les différents types de socialisation du chiot
Empreinte sexuelle
Empreinte sociale et d’attachement
Empreinte filiale et parentale
Empreinte à l’environnement
Empreinte aux espèces amies
La socialisation d’un chiot sera effectuée de façon différente en fonction de l’environnement dans lequel il vivra ainsi que du contexte dans lequel il évoluera une fois adulte. Sera-t-il un chien de famille, un chien de chasse, un chien d’assistance, un chien de ferme… Un chien de cirque?!
L’action des gènes versus l’action de l’environnement
Certains comportements sont innés et d’autres sont acquis. Chez le chien, environ 70% des comportements seraient définis par l’action des gènes tandis que les 30% restants seraient définis par le contexte environnemental. L’éducation du chiot a donc une très grande influence sur ses réactions, ses états émotionnels et ses comportements futurs.

C’est pourquoi vous devrez être prêt à l’arrivée de votre chiot et lui offrir un environnement stimulant, riche en activités et positif. Une socialisation menée avec brio peut même venir pallier certaines lacunes génétiques !
Le choix d’un bon éleveur de chiens
La socialisation d’un chien commence alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère : l’éleveur caresse le ventre de la chienne gestante. Après l’accouchement, les chiots seront manipulés régulièrement et vivront dans un lieu stimulant qui leur permettra de développer leur plein potentiel et d’éveiller leur curiosité face à leur environnement.
Avant d’arriver dans sa nouvelle famille, le chiot aura déjà commencé à communiquer avec ses congénères et aura appris les bases du langage canin :
Les signaux d’apaisement
L’inhibition de la morsure (le contrôle de sa mâchoire)
Les postures de jeu
C’est pourquoi le choix d’un éleveur éthique est primordiale et qu’il faut à tout prix éviter les usines à chiots ainsi que les animaleries.
Votre boulot commence dès le premier jour de l’adoption de votre chiot. Le plus gros du travail devra être effectué pendant les premiers mois de la vie de votre chiot. Par la suite, rendu à l’âge adulte, il sera nécessaire de maintenir ses acquis sociaux en continuant à l’exposer à différents stimuli et situations.
Quelques mythes coriaces sur la socialisation des chiots
1- «Pour bien socialiser, un chiot doit jouer avec ses amis canins!»
Eh bien… pas forcément ! Pour bien socialiser son chiot aux autres chiens, il suffit que leur présence soit agréable. Nul besoin de jouer pendant des heures pour cela ! Au contraire, un chiot qui reste calme à proximité d’autres chiens socialise très bien. Cela lui apprend également plusieurs autres bons comportements canins, par exemple, celui d’être attentif à son humain lors de distractions, car les autres chiens sont une distraction de taille.
2- « Un chiot qui se fait tyranniser par d’autres chiens au parc à chiens va apprendre à « se débrouiller », il ne faut pas intervenir, les chiens se comprennent entre eux ! »
Argh ! S’il vous plaît, non, non, non, trois fois non… !! Un chiot qui se fait malmener par d’autres chiens va apprendre très vite que « chiens = douleur = peur », ce qui n’aide en rien à une belle socialisation, bien au contraire. Un chien souffre-douleur ne va pas « s'habituer » ni aimer davantage ses congénères par la suite. Il risque bien plus de devenir réactif aux autres chiens. Il faut donc être prêt à intervenir en séparant la victime du harceleur dès que le jeu dégénère. D’ailleurs, notre article sur les interactions entre chiens pourrait vous aider à mieux comprendre les jeux canins.
3- « Avec une belle socialisation, aucun risque que mon chiot devienne réactif ! »
On aimerait tant pouvoir dire que ce mythe est vrai ! Et pourtant… dans la socialisation, il y a un facteur que l’humain ne contrôle pas : la génétique du chien. Chaque chiot a une génétique bien spécifique, le « matériel de départ », avec lequel il va falloir composer.
Certains chiens naissent avec une génétique merveilleuse, et malgré une socialisation déficiente, deviennent miraculeusement des chiens équilibrés, avec peu ou pas de problèmes de comportement et sociaux en toutes circonstances.
D’autres, au contraire, deviendront réactifs malgré la plus belle socialisation du monde…
Cependant, une socialisation faite de façon rigoureuse, dans un environnement de qualité, permettra d’éviter au maximum l’expression de certains gènes liés à la peur, ou à l’agressivité due à la peur : la socialisation ne peut pas tout prévenir, mais elle peut largement contribuer à limiter les dégâts !
D’ailleurs, durant la socialisation, vous pourriez rendre votre chiot réactif sans vous en rendre compte !
4- « Mon chiot a passé l’âge de la socialisation, tout est fichu ! »
La période de socialisation est certes cruciale, car le chiot apprend très rapidement à faire des liens, des associations (positives ou négatives) avec ce qui l’entoure. Cependant, travailler par association est encore possible une fois passés les 4 premiers mois et même pendant toute la vie du chien !
C’est notamment grâce à cette flexibilité que l’on peut rééduquer des chiens présentant des troubles du comportement, en faisant une bonne évaluation du chien. En cas de problèmes comportementaux résultant d’une socialisation incomplète, le travail va être simplement plus long et plus technique après l’âge de 4 mois. L’intervention d’un éducateur canin sera souvent nécessaire.
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